UNE NOUVELLE VILLE 

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L'invention d'un nouveau paysage urbain tel est le défi des hommes du XIX° siècle face aux bouleversement de la révolution industrielle. Les progrès techniques, les exigences économiques, les pressions sociales ont des répercussions profondes sur l'urbanisme: en quelques décennies le monde urbain change et ce changement peut se résumer en un mot: NOUVEAUTÉS.

Ce mot se décline en plusieurs thèmes: nouvelles rues, nouveaux bâtiments, modes de circulation, matériaux, centres de pouvoir, nouvelles villes. C'est à tout cela que va s'attaquer Napoléon III avec le concours du préfet Haussmann quand il décide de percer la "Grande Citrouille" c'est-à-dire aérer Paris.

Ce qui frappe d'abord l'observateur c'est la spécialisation progressive de l'espace. Dans la rue par exemple, pendant longtemps il n'y a pas eu de distinction entre l'espace piétonnier et celui du véhicule. Avec la révolution industrielle, la création des trottoirs sépare (en théorie) le monde piéton de celui du déplacement rapide. Un autre phénomène marque l'observateur de la rue, c'est l'apparition des lampadaires d'abord fonctionnant au gaz puis à l'électricité. Ils remplacent les quelques rares lanternes à huile du XVIII° siècle et se multiplient rapidement dans les grandes villes. Dans cette même rue se concurrencent différents modes de transport. Le cheval dont les limites dans la capacité de transport sont atteintes avec l'omnibus, puis le tramway qui impose un paysage urbain tissé de fil électrique, maillé parun réseau ferré dense. Enfin, apparaît l'automobile qui va mettre plus d'un demi-siècle pour s'imposer.

La révolution industrielle est aussi à l'origine de nouveaux bâtiments: l'usine bien sûr, désormais la fumée devient un des attributs de la ville. En effet, au XIX°Siècle, les moyens de transport en commun ne sont pas assez développés pour permettre une implantation des usines à la périphérie des villes. Le travailleur doit pouvoir se rendre sur son lieu de travail à pied. Le phénomène de l'usine dans la ville va perdurer jusqu'aux années 1960 au moins (cf Renault Billancourt). Tout aussi marquant que l'usine, la gare est le symbole même du nouveau bâtiment. L'architecte est mis à l'épreuve, il faut inventer une construction qui n'a pas de précédent. Les architectes allient alors tradition et modernité. Le modèle généralement retenu pour ériger une gare est celui de l'antique basilique, mais les matériaux sont nouveaux: acier et verre. Ces derniers vont permettre une véritable révolution architecturale avec, par exemple, l'élévation des premiers gratte-ciel.

Ces constructions ne sont pas à la portée de tous et un des moteurs de la révolution industrielle est l'argent. En son honneur, on bâtit de nouveaux temples: les bourses vers lesquelles les banques drainent l'épargne. Cette richesse profite à une nouvelle bourgeoisie qui affectionne comme lieu de villégiature les villes nouvelles. Ainsi Napoléon III met à l'honneur la ville de Biarritz. Les villes thermales, balnéaires et même de montagne connaissent un succès certain. Les casinos s'y implantent et de riches demeures secondaires sont construites.

De la Révolution industrielle a émergé un nouveau paysage urbain; la ville moderne est née au XIX° siècle. Depuis, elle ne cesse de s'agrandir, de se moderniser, elle porte en soi l'espoir et l'angoisse du monde actuel.

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