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PARIS A TRAVERS UN SYMBOLE DE LA MODERNITE :
LA TOUR EIFFEL.
I) Historique :
Elle porte le nom de son concepteur, Gustave EIFFEL (1832-1923) qui la créa pour l'Exposition universelle de 1889 qui eut lieu à Paris. Ingénieur de formation, Eiffel est à l'image de ces parangons légués par le XIX° siècle finissant. A l'image de tant de protagonistes des romans de Jules VERNE, il est ce scientifique qui, par ses connaissances, peut concourir au bonheur de l'Humanité. L'ingénieur est en effet celui qui, loin de demeurer dans l'abstraction des sciences pures, s'applique à propager, pour le bonheur de l'Humanité, les connaissances, éloignant les affres de l'obscurantisme, ce que cherchaient déjà, au siècle précédent, les Philosophes du Siècle des Lumières. Le roman de VERNE intitulé Les Indes noires met en évidence cette foi absolue dans le progrès de l'Homme par les sciences et les techniques.
L'acier, au même titre que le verre et le béton, est le matériau par excellence de la modernité. Haute de 300 mètres, la Tour Eiffel semble un nouveau défi lancé au pari humain : aller toujours plus loin, plus haut, plus vite; domestiquer les forces de la Nature qui accablèrent l'Homme durant tant de millénaires.
La tour de Gustave EIFFEL demeure l'archétype de l'architecture industrielle des temps nouveaux que chante le poète Emile VERHAEREN dans Les Villes Tentaculaires.
Ce monument a survécu, demeurant un symbole de Paris. Les jeux pyrotechniques du 31 décembre 1999 en témoignent ! Il demeure un témoignage majeur du désir de l'Homme d'imprimer durablement sa marque sur le monde qui l'entoure.
Le père du cubisme, Guillaume APOLLINAIRE, a lui-même représenté cette Tour mythique dans un de ses Calligrammes.
Tous les courants artistiques majeurs de la fin du XIX° siècle et du début du XX° siècle ont célébré ce symbole de la modernité. Des impressionnistes aux cubistes, des surréalistes aux expressionnistes, tous ont vu, en cette construction, l'expression d'un renouveau de l'art. Monument, au sens étymologique du terme, la Tour Eiffel est une façon nouvelle pour l'Homme moderne de laisser une trace de sa conception de l'Art.
II)La Tour Eiffel en peinture :
Nombreux furent les peintres du XIX° siècle puis du siècle suivant à considérer la Tour comme un chef d'?uvre digne d'être immortalisé à travers leurs toiles.
En voici quelques exemples :
La toile ci-dessous est signée Robert DELAUNAY et s'intitule La Tour Eiffel. Elle date des années 1909-1910.
DELAUNAY est une figure marquante du mouvement cubiste et a été qualifié par APOLLINAIRE de peintre orphique..
Il a peint de nombreuses toiles où figure la Tour
Eiffel, preuve de l'engouement pour ce monument de la
modernité.
1910 : autre tour de Delaunay.
Voici une toile de 1909 intitulée Tour, première
étude de Delaunay (ci-dessous).
1910-11 : Tour Eiffel par le même peintre
(ci-dessous)
1911 : DELAUNAY peint la Tour (ci-dessous).
1912 : Tour rouge, Champ de Mars par Delaunay
(ci-dessous).
De 1913, toile de Delaunay intitulée Soleil,
Tour, Aéroplane (ci-dessous).
Ci-dessous, autre toile de DELAUNAY, La
Tour simultanée, 1910-1911.
De 1909 encore,
La Tour Eiffel du même DELAUNAY
Une toile de 1909, Le
dirigeable et la Tour, du même DELAUNAY (ci-dessous).
De 1910, La Tour Eiffel aux arbres, de DELAUNAY (ci-dessous).
Ci-dessous, Tour
Eiffel (La Tour rouge), 1911, DELAUNAY
Ci-dessous, La
Tour aux rideaux, DELAUNAY, 1910-11.
La toile suivante est signée Marc CHAGALL et s'intitule Autoportrait aux sept doigts. Elle date de 1911. On y observe combien Paris et la Tour Eiffel sont indissociables de la création du peintre.
Le même CHAGALL peint en 1913 une toile intitulée Paris
par la fenêtre.
Toujours Marc CHAGALL qui, dans cette peinture de
1911-1912 traduit sa fascination pour les paysages urbains.
Le décor industriel est signe du progrès en marche pour
les artistes d'avant-guerre.
La toile ci-dessous est signée Robert DELAUNAY et s'intitule Hommage à Blériot.
La toile, ci dessous, est à nouveau célébration de ce monument de la modernité. Elle est signée Robert DELAUNAY et date de 1926.
La toile suivante est signée Raoul DUFY et date des environs de 1935. Son titre : La Tour Eiffel. Ce peintre est rattaché au fauvisme, qui ne se veut pas une école dotée d'une doctrine. Les fauves emploient des couleurs violentes car pour eux la couleur a une valeur expressive. Les oppositions de plans colorés suggèrent mouvement et profondeur (un des apports les plus féconds du groupe). Ils usent d'une stylisation systématique et poussée.
Hans BELLMER , dans une toile intitulée Pour Margarete (1938) représente aussi la Tour Eiffel. Ce peintre, influencé par le mouvement "Dada" fait preuve d'une réelle originalité dans les sujets qu'il choisit de traiter.
Antonio SEGUI est né en 1936. La toile
qui figure ci-dessous s'intitule La
Tour Eiffel. Elle est de 1979.
La "dame de
fer" aura donc bien fasciné les artistes contemporains.
Nous terminerons ce tour d'horizon comme nous l'avons commencé
: par la littérature. Dans le roman de Raymond QUENEAU, Zazie
dans le métro (1959),
une petite fille, Zazie, emmène son oncle Gabriel au
haut de la fameuse Tour. Or celui-ci, pris de vertige,
redescend, laissant seule sa jeune nièce. Dans un monologue
savoureux, l'auteur fait parodier par son personnage des œuvres
littéraires célèbres.
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L'être
ou le néant, voilà le problème. Monter, descendre, aller,
venir, tant fait l'homme qu'à la fin il disparaît. Un taxi
l'emmène, un métro l'emporte, la tour n'y prend garde, ni le
Panthéon. Paris n'est qu'un songe, Gabriel n'est qu'un rêve
(charmant). Zazie le songe d'un rêve (ou d'un cauchemar) et
toute cette histoire le songe d'un songe, le rêve d'un rêve,
à peine plus qu'un délire tapé à la machine par un
romancier idiot (oh ! pardon). Là-bas, plus loin - un peu
plus loin - que
la place de la République, les tombes s'entassent de
Parisiens qui furent, qui montèrent et descendirent des
escaliers, allèrent et vinrent dans les rues et qui tant
firent qu'à la fin ils disparurent. Un forceps les amena, un
corbillard les remporte et la tour se rouille et le Panthéon
se fendille plus vite que les os des morts trop présents ne
se dissolvent dans l'humus de la ville tout imprégné de
soucis. Mais moi je suis vivant et là s'arrête mon savoir
car du taximane enfui dans son bahut locataire ou de ma nièce
suspendue à trois cents mètres dans l'atmosphère ou de mon
épouse la douce Marceline demeurée au foyer, je ne sais en
ce moment précis et ici même je ne sais que ceci,
alexandrinairement : les voilà presque morts puisqu'ils sont
des absents. […]
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