La détente


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Résumé

La coexistence pacifique est une doctrine venue du monde communiste, alors que la doctrine de la détente vient de l’Occident. Le principe de la détente consiste à renoncer à toute croisade et à laisser le camp adversaire imposer son hégémonie dans sa zone d’influence, à condition qu’il se garde d’intervenir dans l’autre camp. Le but est de préserver la paix mondiale. Ce principe satisfait aussi bien Brejnev car l’U.R.S.S. peut dominer une partie du monde et les apparatchiks peuvent consolider leur pouvoir. Ce principe convient aussi à Nixon (élu en 1968) et à son conseiller Henry Kissinger ne veulent plus que les États-Unis s’épuisent à jouer le rôle de gendarme du monde. La période de la détente peut être arrêter en 1973 avec la guerre du Kippour ou en 1975 avec les accords d’Helsinki.

Développement

- I - La dissuasion nucléaire

Depuis la crise de Cuba, les deux grands ont conscience de leur puissance et du danger de la prolifération de l’arme nucléaire. En cas de crises graves, un " téléphone rouge " est installé entre Washington et Moscou en 1963. Il met en contact les deux dirigeants les plus puissants de la planète.

Alors que l’U.R.S.S. accélère ses efforts d’armement pour atteindre la parités avec les États-Unis (chose faite en 1968), le " club nucléaire " s’inquiète de la prolifération des programmes nucléaires dans le monde. Des négociations s’ouvrent qui illustrent la volonté de part et d’autres de s’entendre:

En 1963, le traité de Moscou interdit les essais nucléaires dans l’atmosphère: ce traité n’est signé ni par la Chine ni par la France.

En juillet 1968 est signé un accord de non prolifération des armes nucléaires. Les États signataires qui possèdent la bombe s’engagent à ne pas aider les autres États à la fabriquer et les autres États promettent de ne pas la fabriquer. La France et la Chine refuse de signer ce traité.

Pour éviter une coûteuse course aux armements, Washington et Moscou ouvrent des négociations dès 1969: les S.A.L.T. (Strategic Arms Limitation Talks). En 1972 sont signés les premiers accords S.A.L.T. qui limitent la quantité de vecteurs de lancement de charges nucléaires (sous-marins, missiles).

- II - La détente de 1962 à 1975

La détente permet de consolider le statu-quo en Europe.

L’ostpolitik, pratiqué par Willy Brandt (chancelier en 1969) en Allemagne se fait dans le cadre de la détente. Cette ouverture à l’Est, des traités sont signés avec la Pologne, l’URSS et la RDA qui reconnaissent l’inviolabilité des frontières européennes y compris sur l’Oder-Neisse. Le " traité fondamental " est signé en 1972 avec la R.D.A. les deux Allemagnes se reconnaissent mutuellement et entrent à l’O.N.U. en 1973.

En 1972, Nixon est à Moscou et en 1973 c’est l’apogée de la détente avec la visite de Brejnev aux États-Unis. Apogée de courte durée à cause du 4° conflit israélo-arabe.

Une Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (C.S.C.E.) débute à Helsinki en 1973. Elle réunit 33 pays d’Europe, l’U.R.S.S. mais aussi le Canada et les États-Unis. Elle aboutit aux accords d’Helsinki en 1975 qui reconnaissent les frontières issues de la Seconde Guerre mondiale (penser à la Yougoslavie quand les frontières ne sont pas reconnues). Les accords prévoient aussi une coopération économique et technique et affirment les libertés et droits de l’Homme. Ce dernier point servira de référence aux dissidents soviétiques.

CONCLUSION:

La détente correspond à une période de prospérité économique. Elle ne met pas fin aux conflits périphériques dans lesquels les deux grands s’affrontent directement. La cohésion même des blocs est menacée, par la volonté d’indépendance de la France à l’Ouest et par la Chine et la Yougoslavie à l’Est. La dissuasion nucléaire est au coeur de la détente.

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