Résumé
Dès la fin des années 1960 apparaît des signes
dessoufflement dans les économiques capitalistes. Depuis le I° choc pétrolier de
1973 et la récession de 1974, le monde est plongé dans une crise économique: il
ny a pas dexplications simples et encore moins simplistes. L'économie
mondiale a connu une profonde mutation avec la fin de deux grands modèles économiques:
l'économie planifiée et le fordisme. Une nouvelle géographie se dessine aussi avec
l'émergence de l'Aire Pacifique pendant que le vieux continent stagne dans la crise.
Développement
- I - La crise dans les années 1970
- A - les origines de la crise
1. Les causes structurelles
Dès la fin des années 1960 des problèmes se posent: le chômage, les salaires,
linflation progressent. Linflation est un moyen artificiel pour
soutenir la hausse des salaires.
De plus le système monétaire international se dérègle ce qui déstabilise
léconomie mondiale. En 1971, les États-Unis connaissent leur premier
déficit commercial du siècle. En août 1971, le président Nixon
décide de suspendre la convertibilité en or du dollar. Cest la fin de
" létalon change-or ". Cette décision permet aux Américains
démettre autant de dollars quils veulent. Cest la fin du système de
Bretton-Woods (1944) qui permettait des parités fixes entre les monnaies et assurait
ainsi la stabilité de léconomie mondiale. Le dollar est dévalué en 1971
et 1973. Depuis les accords de la Jamaïque en janvier 1976,
le cours des monnaies les unes par rapport aux autres varie librement en fonction de
lOffre et de la Demande. Toute référence à lor pour définir une monnaie
est interdite. Les monnaies deviennent un enjeu de spéculation: le dollar baisse entre
1976 et 1980, puis il monte entre 1980 et 1985 pour baisser à nouveau depuis. Ce
dérèglement du S.M.I. gêne considérablement lactivité économique et
favorise la progression du chômage. (problème du coût des importations entre le moment
dachat et le moment du paiement).
2. Les causes conjoncturelles
Pour lutter contre linflation les gouvernements renchérissent le crédit
et alourdissent la fiscalité: la croissance ralentit.
La guerre du Kippour doctobre 1973 décide lO.P.E.P. a multiplier
par 4 les prix du pétrole: cela alourdit la facture des importations et relance
linflation.
- B - Les caractéristiques de la crise
La crise apparaît dabord comme une crise classique, après 3 décennies de
croissance, il se produit une récession: recul des production industrielles, baisse du
commerce international, forte crise dans la sidérurgie dès 1975 à cause dune
augmentation de lOffre en provenance des N.P.I.
Mais pour la première fois la crise combine le chômage et linflation (>10%
en 1975): cest la stagflation. La stagflation est le résultat à la fois de
la baisse de l'activité économique et d'une hausse de l'inflation. Or auparavant on
été persuadé que l'inflation ne pouvait se conjuguer qu'avec l'emballement économique
(besoin d'augmenter la masse monétaire). En réalité la crise est plus structurelle que
conjoncturelle.
- C - Une légère amélioration 1976-1979
A partir de 1976, il se produit une reprise fragile de léconomie mondiale. Mais
linflation nest pas maîtrisée. De plus cette reprise saccompagne
dun fort développement de lendettement: les pays exportateurs de pétrole
placent les " pétrodollars " dans les banques occidentales qui
prêtent aux pays en voie de développement pour qui le poids de la dette devient vite
écrasant.
- II - Lévolution de la crise depuis 1979
- A - Le second choc pétrolier
En 1979 se produit un second choc pétrolier lié à la révolution
iranienne, le prix du baril double. A la différence de 1973, le prix du crédit a
fortement augmenté car les principaux pays développé mènent une politique
monétariste pour lutter contre linflation qui consiste à limiter
lémission de monnaie. Le dollar par exemple devient plus rare, donc il se vend plus
cher et les taux dintérêts augmentent considérablement: 20% en 1980-1981. Le
monde replonge dans la crise.
- B - Laggravation de la crise
La récession mondiale saggrave entre 1980 et 1982, linflation et le
chômage progresse à nouveau. La crise de lendettement menace le système financier
international: le 15 août 1982, le Mexique annonce quil ne peut plus
rembourser sa dette. Il est suivi de nombreux autres pays en voie de développement. Les
grandes banques qui avaient prêtées de façon inconsidérées sont menacées de
faillite. Le F.M.I. contraint les débiteurs à réduire leur consommation pour
faire des économies. Ils réduisent leurs importations relançant à nouveau la crise.
- C - La croissance accompagne la crise: 1983-1995
En 1983-1984 sous limpulsion américaine (augmentation des importations, essor
des dépenses militaires, redémarrage de la consommation) se fait une relance de
léconomie mondiale. Mais le déficit budgétaire américain augmente et très vite
les États-Unis ralentissent la croissance qui tourne désormais entre 2 et 3% par an sauf
au Japon et dans les N.P.I.
Linflation par contre ralentit dans les pays développés car le prix des
matières premières chutent (effondrement des cours du pétrole en 1985), mais aussi car
le dollar connaît une forte dépréciation.
Depuis léconomie mondiale a connu des périodes de redressement sans connaître
une reprise globale et équilibrée: ainsi une nouvelle récession a débuté dans les
années 1990: la progression du commerce international ralentit. Depuis la conclusion des
accords du G.A.T.T. en 1994 (début des négociations en 1986: Uruguay Round) on
espère un redémarrage des échanges mondiaux.
Les déséquilibres financiers persistent, il se produit un krach boursier en 1987,
le désordre monétaire touche lEurope en 1992.
Malgré la croissance, même faible, le chômage a continué à progresser: dans les
pays de lO.C.D.E. on compte 15 millions de chômeurs en 1975 et
36 millions en 1994. Le taux de chômage est plus important en Europe (10%
en moyenne) quaux États-Unis (7,4%) ou au Japon (2,2%). Les principales victimes du
chômage sont les immigrés, les minorités ethniques (États-Unis), les femmes, les
jeunes et les personnes non-qualifiées.
- D - Une crise structurelle
La crise reflète la mutation de léconomie mondiale, elle est le résultat
dune phase de la révolution industrielle fondée sur les technologies de
linformation que symbolisent lordinateur. Ces mutations débouchent sur
une crise de lemploi dans les pays industriels et sur une redistribution des
forces économiques dans le monde (émergence de laire Pacifique).
En effet, depuis les années 1960 a débuté une " troisième révolution
industrielle " basée sur le développement rapide des techniques qui impose
une modernisation radicale des outils de production: les licenciements sont massifs comme
lautomobile à cause de la robotisation.
Le défi de la modernisation met en évidence les rigidité du système capitaliste:
les F.M.N. par exemple ne sadapte pas rapidement aux fluctuations du marché.
Face à ses rigidité, il y a eu une réaction libérale dans les années 1980 qui se
traduit par un désengagement de lÉtat (Reagan, Tatcher), la privatisation
des entreprises nationales, le recul des syndicats et par la libération des prix.
- III - Les réponses à la crise
- A - La réponse keynésienne
De nombreux gouvernements ont mené une politique keynésienne pour résoudre la crise
(Chirac en 1975, Mauroy en 1981, Carter en 1977-78). La recette keynésienne avait connu
un certain succès lors de la crise de 1929. Pour Keynes, c'est l'État qui doit relancer
la consommation en aidant les entreprises en difficultés et en augmentant le revenu
des populations (en particulier les prestations sociales) quitte à connaître un déficit
budgétaire. Une fois la relance faite, le déficit devrait disparaître de lui-même
(aujourd'hui, il n'y aurait pas de déficit de la Sécurité Sociale si il n'y avait pas
de chômeurs). C'est la théorie de la Demande.
Mais les déficits deviennent vite lourds à porter. Ils affaiblissent les monnaies
(dévaluations) ce qui favorise les exportations mais handicape les importations. De plus
ils augmentent fortement les prélèvements obligatoires, autant d'argent qui ne va pas
dans la modernisation de l'économie. Enfin, avec le mondialisation de l'économie, la
relance de la consommation ne favorise pas forcément les entreprises nationales. Ainsi
quand Pierre Mauroy a considérablement augmenté le revenu des français, ce sont les
importations qui ont explosé.
- B - La réponse libérale
C'est une vieille théorie qui remonte au XVIII° siècle (Adam Smith) remise à
l'ordre du jour par l'économiste américain Milton Friedman au milieu des années
1970 (école monétariste de Chicago). Pour lui, l'État doit respecter l'équilibre
budgétaire et contrôler l'inflation (la masse monétaire). Pour cela l'État doit se
désengager de la vie économique et sociale en diminuant les prélèvements obligatoires
(privatisations en France). Il faut donc mener une politique d'austérité et de rigueur
en commençant par diminuer les dépenses sociales. C'est la théorie de l'Offre.
Cette politique est adoptée par Tatcher en Grande-Bretagne et par Reagan aux
États-Unis. En France, elle influence fortement les gouvernements. Même Pierre Mauroy
bloquera les salaires pour maîtriser l'inflation.
- C - D'autres solutions?
Il n'est pas possible de parler de succès ni pour l'approche keynésienne, ni pour la
réponse libérale. En effet, dans la plupart des pays développés, le chômage atteint
des records et quand le taux est bas cela cache la plupart du temps des petits boulots.
Pour certains la crise s'explique par des cycles économiques (Kondratieff, Kitchin) rien
n'est moins sûr.
Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui réfléchissent sur d'autres solutions comme la
diminution du temps de travail (nous sommes passé des 40 heures en 1936 à 39
aujourd'hui).
CONCLUSION:
Léconomie mondiale est dominée par 3 pôles: les États-Unis, lEurope
Occidentale et le Japon. Cest eux qui réalisent lessentiel des
échanges à haute valeur ajoutée et qui commandent les principaux échanges financiers
du monde. Le G7, structure informelle rassemble régulièrement les 7 pays les plus
riches du monde (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Canada)
permet de discuter sur les problèmes de léconomie mondiale.
Le tiers monde a le plus souffert de la crise surtout avec la baisse du prix des
matières premières dans les années 1980. Cette baisse conséquente de revenus a
étouffé de nombreux pays. Pourtant la dérive de ces pays nest pas sans
conséquences sur le reste du monde. Ainsi, le Mexique a reçu fin janvier 1995 une
nouvelle aide des États-Unis et du F.M.I. pour payer sa dette.
Lendettement des États-Unis et de certains pays du tiers monde constitue un
danger sérieux pour lessor économique mondial, mais la réussite de laire
Pacifique rappelle que la crise nest pas une fatalité.
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