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Résumé

Pendant longtemps, l'historiographie française a laissé plané un doute sur l'action de Pétain en créant le mythe du double jeu: collaboration en apprence, résistance en réalité. Il a fallut attendre les travaux d'un historien américain: Robert Paxton, pour écrire l'histoire de Vichy, non seulement avec les sources françaises, mais aussi avec les sources allemandes. Désormais, l'aspect collaborationniste du régime de Vichy ne fait plus l'ombre d'un doute: C'est pour faire sa Révolution nationale que Pétain a délibérément collaboré avec les Nazis, avec toutes les conséquences que cela inclut.

Développement

En juin 1940, après un mois de combats la France perd la guerre. Le 16 juin le chef du gouvernement Paul Reynaud démissionne. Il est remplacé par un héros de la Première Guerre mondiale (vainqueur de Verdun), âgé de 84 ans, le maréchal Pétain. Dès le 17 juin Pétain annonce la cessation des combats. L’armistice est signée à Rethondes le 22 juin (endroit même de la signature de l’armistice du 11 novembre 1918). La France perd l’Alsace et la Lorraine, elle est occupée dans sa moitié Nord, elle doit payer les frais d’entretien de l’armée allemande d’occupation, par contre elle conserve sa flotte (que les Allemands espèrent récupérer un jour, mais qui va se saborder en 1942) et son Empire. Réfugié à Londres, le général de Gaulle refuse la défaite et lance un appel à la résistance dès le 18 juin.

- I - Vichy ou la collaboration

La III° République ne survit pas à la défaite. Pétain obtient les pleins pouvoirs et instaure " l’État français " dont le siège est à Vichy (Paris est occupé par les Allemands). Pétain est un homme qui rassure les français, beaucoup pensent qu’il va protéger et sauver la France comme à Verdun. Son pouvoir est légal dans la mesure où il a obtenu les pleins pouvoirs des parlementaires. La devise du nouveau régime est " Travail, Famille, Patrie " qui remplace la formule républicaine " Liberté, Égalité, Fraternité ". Le régime de Vichy entreprend une " Révolution nationale " pour régénérer la France soit disant gangrenée par la paresse qu’incarne les congés payés.

Le régime est autoritaire, la chambre des députés et le sénat ne sont plus réunis. Les syndicats sont dissous, la grève est interdite et les communistes sont pourchassés. En 1942, le procès de Riom juge les hommes considérés responsables de la défaite: Léon Blum, Daladier, le général Gamelin. Aucun verdict n’est rendu, mais les accusés sont livrés aux Allemands. Le régime est exclusif et dans les exclus se trouvent les juifs (révocation de la fonction publique, persécutions...) alors qu’il n’y a pas de pression allemande directe avant 1942. 76.000 juifs de France sont morts en déportation.

En juillet 1940, Pierre Laval devient vice-président du Conseil, l’État mène une politique de collaboration avec les Allemands, mot utilisé par Pétain après l’entrevue de Montoire avec Hitler en octobre 1940. Deux thèses expliquent la collaboration: pour certains il s’agissait de sauver l’essentiel, pour d’autres c’est une politique délibérée de l’État français (Laval a dit: " je souhaite la victoire allemande, parce que, sans elle, le bolchevisme, demain, s’installerait partout ").

La collaboration est d’abord économique: livraison de denrées alimentaires à l’Allemagne et fabrication de matériel militaire (Renault). A partir de 1943, le STO créé par Laval sous la pression des allemands il est vrai, permet à l’Allemagne de bénéficier d’une main-d’oeuvre qualifiée.

La collaboration est aussi militaire avec la création de la LVF (Légion des Volontaires Français) dont les hommes endossent l’uniforme allemands pour se battre sur le front de l’Est. En 1943, Darnand crée la Milice qui épaule les troupes allemandes en France dans la chasse aux résistants.

La collaboration est enfin idéologique, de nombreux intellectuels (Drieu de la Rochelle, Brasillach...) adhérent aux thèses fascistes et/ou nazies.

En 1942, la politique de collaboration s’intensifie, ce qui n’empêche pas Hitler d’occuper la France du Sud après le débarquement en Afrique du Nord (novembre 1942).

- II - Les résistances en France

La résistance de la " France Libre " s’organise autour du général de Gaulle, réfugié à Londres, à l’extérieur de la France. De Gaulle dès le 18 juin 1940 lance un appel à la B.B.C. pour résister aux nazis (" La France a perdu une bataille mais pas la guerre "). En juillet 1940, la " France Libre " ne compte que 7.000 hommes basés en Angleterre et constituent les F.F.L. (Forces Françaises Libres). De Gaulle aura beaucoup de mal à se faire reconnaître comme le chef de la résistance par les Alliés et par les résistants eux-mêmes parfois.

La résistance intérieure, dite armée de l’ombre, se compose de nombreux communistes, mais aussi des réfractaires au STO et des volontaires qui refusent l’occupation de la France par les nazis.

Les réseaux de résistance s’organisent comme Libération (né en 1940 et dirigé par Emmanuel d’Astier de la Vigerie), Combat (né en 1941, dirigé par Henri Frenay), ou les F.T.P. (Francs Tireurs Partisans né en 1941 avec Jean-Pierre Lévy).

En 1943, Jean Moulin est chargé par le général de Gaulle de coordonner les actions de la résistance intérieure avec celles de la " France Libre ". Pour cela est créé le CNR (Conseil National de la Résistance) qui tient sa première réunion le 27 mai 1943 à Paris (dans la clandestinité naturellement).

Les actions de la résistéance sont dirigées contre l’occupant nazi et contre le régime de Vichy. Ce sont des actions de combat et de renseignement (espionnage). Par exemple, en 1944, les F.F.I. (Forces Françaises de l’Intérieure) préparent des attentats et des sabotages pour soutenir le débarquement de Normandie: des attaques dans les maquis, dans le Vercors par exemple, mobilisent de nombreuses troupes allemandes.

Dès le 19 août 1944, la résistance soulève Paris contre l’occupant ce qui accélère la libération de la ville (25 août).

De nombreux résistants, comme Jean Moulin, ont été arrêté, torturés et exécutés.

CONCLUSION:

La vie quotidienne en France pendant la guerre est difficile. La priorité est de trouver de la nourriture et de l’argent (la France doit payer à l’Allemagne une indemnité de 400 millions de francs par jour). Les produits alimentaires sont rationnés et il existe des cartes d’alimentation pour obtenir des denrées de base. Le marché noir complète le marché officiel. La plupart des français trop préoccupés par les soucis quotidiens n’ont ni participé à la collaboration active et ni à la résistance active. Les Historiens estiment en général à environ 200.000 le nombre de collaborateurs actifs et autant le nombre de résistants ayant pris par à des combats ou à des actions de renseignement. Ces chiffres ne tiennent pas compte de la résistance passive, comme le cas de ce gendarme qui prévenait à l’avance les familles juives qu’il était chargé d’arrêter, tout en étant couvert par son supérieur... La conscience nous laisse toujours le choix.

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